Les fruits consommés sont produits par des arbres (pommiers, poiriers, cerisiers, etc.), des arbustes (groseilliers, framboisiers, goji, etc.) mai aussi par des plantes herbacées vivaces (fraisiers, physalis, etc.) ou des grimpantes (vigne, kiwi, etc.).
Ces plantes réclament en général :
- beaucoup de soleil pour donner des fruits bien sucrés ;
- un environnement abrité du vent et des gelées précoces ;
- la présence de pollinisateurs (pollen + insectes) ;
- un sol riche, bien drainé et sans trop de calcaire ;
- une biodiversité importante pour éviter les problèmes phytosanitaires.
Cette fiche vous explique comment réussir la culture des fruits.
1. Offrez le maximum d'ensoleillement et de chaleur à vos fruits pour réussir leur culture
Palissez vos arbres fruitiers
Dans les régions situées au nord de la Loire ou en moyenne montagne, les pêchers, amandiers, abricotiers, figuiers ont souvent besoin d'être palissés (attachés) contre un mur ensoleillé (sud, ouest) pour améliorer la fructification. Le mur protège des vents du nord et restitue pendant la nuit la chaleur emmagasinée en journée.
Plantez en fonction de votre situation géographique
- En moyenne montagne, les masses d’air froid ont tendance à se diriger vers le point le plus bas et à rester emprisonnées dans les zones confinées. Évitez de planter les fruitiers dans ces zones ainsi que sur les points élevés qui sont plus exposés au vent. Cela peut provoquer des cassures de branches et perturber le travail des insectes pollinisateurs.
- Si les hivers sont rudes, plantez les fruitiers au printemps plutôt qu'à l'automne.
Protégez vos fruitiers
- Blanchissez les troncs au lait de chaux et entourez les écorces fines de toile de jute pour les protéger des gélivures (fendillement de l'écorce verticale).
- Créez des haies brise-vent pour réduire les risques de coulures dues aux fortes pluies qui lavent le pollen au cours de la floraison. L'effet d'une haie se fait sentir sur une distance de 10 m, à condition qu'elle n'occulte pas le soleil.
- Arrosez la ramure par aspersion pour libérer des calories, préservant ainsi les boutons du gel. Ceci suppose une installation d’asperseurs actionnés pendant toute la durée du gel, et notamment la nuit.
À noter : un nouveau procédé, l'éolienne mobile antigel, permet d'inverser les températures en créant un courant d'air.
- Pratiquez la culture sous serre ou tunnel pour allonger la saison de culture.
- Adoptez les mesures prophylactiques pour éviter les maladies et les problèmes phytosanitaires (traitements préventifs à base de purin, de cuivre, filets anti-insectes, colliers de glu, pièges à phéromones, plantes pièges, etc.)
2. Favorisez la pollinisation de vos fruitiers
Rappelons que certaines variétés de fruitiers sont autofertiles comme la plupart des abricotiers, le framboisier ou le noyer. Cependant, beaucoup ont une maturité sexuelle mâle et femelle décalée, comme les cerisiers à chair douce, les pommiers, les poiriers et beaucoup de pruniers.
À noter : si vous constatez que vos arbres fleurissent sans donner de fruits alors qu’aucune gelée n’est intervenue, n’hésitez pas à planter une variété compatible à proximité. Pensez aussi que la présence de certaines plantes en fleurs détourne les abeilles du verger, comme le pissenlit, le colza, la moutarde et les fèves qui concurrencent la pollinisation du pommier.
Plantez des haies variées d'arbres et arbustes à fleurs ou des prairies fleuries autour du verger pour favoriser l'action des insectes butineurs mais aussi des auxiliaires qui aident à lutter contre les ravageurs.
3. Fournissez un sol fertile à vos fruitiers
Amender la terre permet d'en améliorer la structure et éventuellement d'en corriger le pH trop acide ou trop calcaire.
La fertilisation permet de soutenir la production de fruits pour compenser les exportations de minéraux. Mais attention, un sol trop riche en sels minéraux (azote, phosphore, potassium, etc.) a pour effet de :
- réduire l'accroissement en profondeur des racines et donc de rendre l'arbre plus vulnérable à la sécheresse ;
- annuler les effets bénéfiques d'une culture associée avec une légumineuse par exemple ;
- tuer la vie du sol (microflore, microfaune, vers de terre, etc.).
Les amendements organiques sous forme de paillage végétal, compost, fumier, terreau et engrais verts suffisent généralement à fertiliser le sol. L'important est de faire un apport de matière organique fraîche régulièrement en surface qui permette de nourrir les vers de terre. Ces derniers enclenchent le processus de recyclage de la matière, comme la remontée du phosphore en surface et l'enfouissement de la matière organique minéralisée par les décomposeurs (champignons, bactéries) ou stockée sous forme d'humus.
Voici quelques conseils pour rendre votre sol plus fertile :
- Décompactez le sol pour assurer une bonne circulation de l'eau et de l'air.
À noter : sur un terrain en pente, formez des terrasses pour éviter le ravinement et tuteurez l'arbre sans risquer de le blesser.
- Désherbez régulièrement le pied des arbres pendant les 3 premières années qui suivent la plantation et paillez afin de favoriser leur implantation.
- En terrain humide, plantez vos fruitiers sur butte de 30-40 cm afin que les racines puissent s'étendre même si la butte finit par s'aplanir.
À noter : la culture hors-sol en bac ou en pot, la culture sur lasagnes ou la permaculture sont autant de solutions qui permettent de s'affranchir du sol et de cultiver en milieu urbain.
4. Favorisez la biodiversité pour réussir la culture de vos fruits
- Diversifiez les variétés de fruitiers pour limiter les attaques parasitaires.
- Semez des bandes de prairies fleuries sur 5 m de large autour de votre verger.
- Pratiquez l'agroforesterie qui favorise les symbioses (associations entre organismes différents), les mycorhizes (associations bénéfiques racines-champignons), optimise la fertilité d'un sol, notamment pour l'azote et l'eau, et diminue l'usage des pesticides.
À noter : cette dernière consiste à mêler des arbres dont est tiré un revenu, en bordure ou en plein champ, à une autre culture (agriculture, maraîchage, légumineuses, etc.) ou à faire pâturer un troupeau sous ces arbres. Le revenu peut provenir de l'exploitation des fruits, du bois, des truffes, des glandées pour les cochons, etc. Il s'agit d'une technique ancestrale remise au goût du jour et modernisée par les recherches en agroécologie.
Article
Cette association est rendue possible par :
- l'exploration de différents niveaux de sol par les racines des 2 types de culture ;
- un écartement suffisant des arbres (on préconise 2 fois la hauteur de l'arbre adulte entre les rangs d'arbres et une densité de l'ordre de 30 à 50 arbres/ha) ;
- un élagage ou le passage d'une épareuse de façon régulière afin de diminuer la densité du feuillage.
À noter : des études sont en cours en France pour déterminer les meilleures associations en fonction du sol, du climat, des impacts positifs culturaux, des attentes de l'agriculteur, etc.