Arbre fruitier en palmette

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Verger pommiers fleurs printemps

Les arbres structurés "en palmette", qui offrent des grappes de fruits juteux et gorgés de soleil, sont un ravissement pour les yeux. Le palissage des arbres permet de conduire un arbre de différentes manières, selon divers schémas. Parmi la multitude de palissages possibles, celui en palmette est le plus prisé, mais également l’un des plus délicats à réaliser.

Palmette à l’oblique, palmette à la diable, en U, double U… La seule évocation de ces techniques de palissage a de quoi paraître insurmontable. Toutes les clés dans notre article.

Arbre fruitier en palmette : le palissage ou « conduite d’un arbre »

Une tradition séculaire

À la différence des arbres de « plein vent », qu’ils soient hautes tiges ou basses tiges, les arbres fruitiers palissés obéissent tous à un schéma de développement préconçu. Aucune pousse, aucune arcure n’est le fruit du hasard, chaque courbure est parfaitement maîtrisée.

Codifiée notamment par La Quintinie, le jardinier de Louis XIV à Versailles (Le Potager du Roi, 1690), la technique du palissage est très ancienne. Certaines enluminures médiévales l'attestent et certaines œuvres littéraires antiques l’évoquent également.

Avantages d’une conduite en palmette

Pour qui possède quelques pieds de fruitiers, il sera très judicieux d’opter pour une forme dirigée de conduite d’arbres fruitiers car, contrairement aux arbres de plein vent, le palissage, a fortiori en palmettes, présente plusieurs avantages :

  • l’ensoleillement et l’air entre les rameaux est amélioré ;
  • les branches sont accessibles pour la taille et l’entretien ;
  • les fruits sont à portée de main pour la cueillette ;
  • la prolifération d’insectes ravageurs et des maladies du verger est considérablement amoindrie ;
  • le rendement est plus élevé.

À noter : le palissage en palmette se prête particulièrement aux arbres fruitiers, notamment aux poiriers et aux pommiers.

Différentes formes de palmettes

Les différentes formes de palmettes ne sont pas innombrables mais tout de même assez nombreuses.

Parmi les plus courantes et les moins compliquées à réaliser :

  • La palmette eu U simple : elle se compose de deux branches charpentières verticales et parallèles issues d’un même pied (scion). De façon imagée, cette forme en U simple ressemble à un diapason.
  • La palmette en U double : elle se compose de deux U simples côte à côte. Le scion est divisé en deux branches charpentières, elles-mêmes divisées en deux rameaux. Cette forme de palmette peut évoquer celle d’un chandelier à deux branches.
  • La palmette Verrier : le scion a développé trois branches charpentières, en forme de trident. La branche centrale a été conduite de façon à s’ouvrir eu U. Le résultat final de la forme Verrier est un U dans un U, rappelant la structure d’une fourche. 
  • La palmette oblique : cette forme est explicite. Les rameaux se développent en diagonale le long d’une branche charpentière unique. L’oblique peut être remontante ou descendante (d’un arbre à l’autre). Les obliques descendantes et remontantes plantées en quinconce sont très graphiques. Ce type de palmette se prête particulièrement à la taille du cerisier.
  • La palmette horizontale : elle se rencontre fréquemment et se compose de branches horizontales parallèles et parfaitement symétriques émanant d’une branche charpentière unique poursuivant le scion. La palmette horizontale peut avoir 2, 3, 4, 5 branches de hauteur.

Les autres formes de palmette, moins courant :

  • Palmette à la diable : en dépit de son nom, elle n’est pas diabolique à réaliser... Elle se compose d’une succession de divisions doubles et de subdivisions elles-mêmes doubles de chaque branche latérale émanant du scion. Elle peut se comparer à un arbre généalogique à deux branches distinctes issues d’une même base. Cette forme de palmette est notamment utilisée pour les grenadiers, pêchers, abricotiers et plaqueminiers (arbres à kakis).
  • Palmette éventail : les branches charpentières uniques (ne laissant généralement pas de place pour des rameaux secondaires) se développent depuis la base en forme d’éventail.
  • Palmette concentrique : le scion, très élevé, d’au moins un mètre, est surmonté d’une ramure conduite en escargot.

 

Arbre fruitier en palmette : au commencement du palissage

Palissage en espalier ou en contre-espalier ?

L’affaire se corse… Il faut maintenant décider de l’emplacement idéal pour la conduite des fruitiers en palmette.

Palissage en espalier

Il s’agît de la conduite d’un arbre adossé à un mur.

La culture des fruitiers en espalier est conseillée car les murs emmagasinent la chaleur et la restituent à l’arbre la nuit. La mise à fruit est plus rapide

Palissage en contre-espalier

Les arbres sont plantés en haie ou en clôture le long d’un fil. Les tuteurs devront alors être solidement ancrés dans le sol pour éviter que l’arbre ne ploie sous le poids des fruits.

Bon à savoir : les formes complexes de la conduite en palmettes requièrent de préférence une culture en espalier car les branches, alourdies par le poids des fruits, seront plus facilement maintenues contre un mur que le long d’un fil.

Arbre fruitier en palmette : arbre déjà conduit ou scion à former soi-même ?

Les pépiniéristes ou magasins spécialisés peuvent proposer deux types d’arbres fruitiers : ceux déjà préformés selon une forme de palissage pré-établie (qui peut-être autre que les formes de palmette, comme les cordons, les gobelets…), ou bien des scions dont l’inspiration de chaque jardinier pourra guider la conduite.

Les plantations et le lattage (fabrication d’une ossature par bois ou fil très solide voué à arquer les charpentes du fruitier) diffèrent selon les cas :

  • Dans le cas d’un arbre préformé : il est préférable de planter l’arbre avant de réaliser le lattage. Ce dernier devra s’adapter aux formes déjà établies de la ramure et il  serait difficile et dangereux de contraindre une charpente déjà dessinée.  
  • Dans le cas d’un scion nu : mieux vaut procéder au lattage avant la plantation. Ainsi, les jeunes rameaux tendres de l’arbre ne seront pas meurtris par l’installation de fils de fer blessants.

Bon à savoir : dans tous les cas, pensez à praliner (enduire à la boue d’argile) les racines de l’arbre pour favoriser son enracinement dans le sol.

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