
Planter des arbres fruitiers au jardin, c’est alléchant. Encore faut-il s’assurer que les récoltes de fruits soient à la hauteur de vos espoirs ! Or, à part certaines variétés d’arbres dites auto-fertiles, les autres fruitiers ont besoin de deux éléments pour porter de nombreux fruits :
- la présence dans les environs proches d’un arbre dit pollinisateur ;
- et, tout aussi importante, la présence d’insectes qui transportent le pollen des fleurs d'un arbre à l'autre.
Cette fiche décrit les étapes incontournables pour polliniser des arbres fruitiers.
Zoom sur la pollinisation croisée
Pour qu’il y ait fécondation d’un fruitier, et donc production de fruits, il est nécessaire que le pollen produit par les organes femelles (ovaires dans le stigmate de la fleur) soit fécondé par le pollen issu des organes mâles (étamines de la fleur).
On trouve l'un ou l'autre :
- dans le pollen du même arbre si la variété est auto-fertile ;
- dans le pollen d’un autre arbre compatible si la variété est auto-stérile (cas le plus courant).
Lorsque le fruitier est auto-stérile (pommiers, poiriers, pruniers, pêchers, noisetiers, certains cerisiers…), il est indispensable qu’il y ait dans son voisinage proche une autre variété compatible, appelée variété pollinisatrice. On parle alors de fécondation croisée : le pollen de la variété pollinisatrice est transporté par les insectes butineurs (abeilles domestiques ou sauvages, bourdons, guêpes, papillons, syrphes, mouches…) jusqu’aux stigmates de la variété à polliniser.
Note : en fait, les fruitiers sont rarement totalement auto-stériles mais, en l’absence de pollinisation croisée, ne donnent que très peu de fruits et d’une qualité souvent médiocre.
Plan de verger Lire l'article1. Plantez un arbre pollinisateur
Lorsque vous envisagez de planter un fruitier, ou encore si vous avez dans votre jardin un fruitier qui ne donne que de maigres récoltes :
-
Renseignez-vous pour savoir quels autres arbres pourraient lui
servir de pollinisateur :
- consultez notre tableau de pollinisation ;
- renseignez-vous auprès de votre pépiniériste.
- Recensez si un arbre pollinisateur existe dans un rayon de 30 mètres alentour (peut-être chez vos voisins ?).
- S’il n’en existe pas, sélectionnez un arbre pollinisateur : appuyez-vous sur les conseils de votre pépiniériste ou sur un tableau de fertilisation croisée, car le choix d’un arbre pollinisateur est délicat.
Lorsque cela est possible :
- Choisissez deux arbres qui se pollinisent mutuellement.
- Choisissez un arbre qui pourra aussi en polliniser plusieurs autres.
Exemple : parmi les variétés de poires, la Passe Crassane et la Beurré Hardy se pollinisent mutuellement. De son côté, la Passe Crassane pollinise, outre la Beurré Hardy, les principales variétés suivantes : Williams,Conférence, Beurré d’Hardenpont, Doyenné d’Hiver.
- Plantez l’arbre choisi à une distance maximale de 30 mètres du ou des arbres à polliniser, le plus près étant le mieux, facilitant le travail des insectes pollinisateurs.
2. Attirez les insectes pollinisateurs
La pollinisation croisée d’un arbre à un autre peut être effectuée au petit bonheur du vent, mais plus sûrement par les insectes butineurs qu’il est donc nécessaire d’attirer au jardin. Voici les meilleurs moyens d'attirer ces insectes dans votre jardin :
- N'utilisez pas, ou le moins possible, de produits chimiques, pesticides ou autres.
- Laissez un carré de jardin en friche ou en prairie naturelle, qui abonde de fleurs riches en nectar telles que les carottes sauvages, les marguerites, les pâquerettes, les pissenlits, les reines-des-prés, les coquelicots, les primevères, les achillées, les bleuets, le trèfle sauvage…
- Préservez un petit coin où pousse l'ortie, qui nourrit les chenilles de certains papillons.
- Plantez des haies fleuries, composées de variétés différentes attirant particulièrement les insectes : aubépine, cognassier du Japon, houx, lilas, noisetier, seringat, sureau noir, troène, viorne…
- Plantez des fleurs mellifères : ancolies, anémones, asters, bruyères, campanules, lys, mufliers, muscaris, myosotis, résédas, roses trémières, soucis, tournesols…
- Plantez des grimpantes mellifères : chèvrefeuille, clématites, glycine, lierre et vigne-vierge.
- Plantez des aromatiques telles que le fenouil, la sauge, la sarriette, le thym, le romarin, la menthe, la marjolaine…
- Plantez des buddléias ou « arbres aux papillons ».
- Évitez certaines espèces de végétaux à fleurs stériles ou doubles proposées par les catalogues horticoles.
- Enfin, installez des « hôtels à insectes ».