L'olivier est un arbre résistant, qui nécessite peu de traitements et peut même s’en passer. Néanmoins si vous voulez être tranquille, vous pouvez appliquer un programme simple de traitement de l’olivier, à base de bouillie bordelaise. Sinon, même non traité, il se peut très bien que vos oliviers n’aient jamais aucune maladie et connaissent juste quelques attaques d’insectes sans gravité.
Voici tous les traitements, préventifs et curatifs, de l’olivier.
Zoom sur les maladies et parasites de l’olivier
Les maladies de l’olivier
L’olivier est sensible principalement à 2 maladies cryptogamiques, la fumagine et l’œil de paon, les autres restent rares.
- La fumagine ou « noir de l’olivier » se caractérise par un dépôt noir sur les feuilles, qui ressemble à de la suie. Elle se développe sur le miellat sucré sécrété par certains parasites, comme la cochenille. En soi, la fumagine n’est pas très grave, mais elle peut asphyxier les feuilles en réduisant la photosynthèse de la plante. Un traitement préventif ou curatif est possible.
- Le cycloconium ou « œil de paon » marque les feuilles de taches brunes ou jaunes formant des cercles concentriques, qui lui valent son nom d’œil de paon. Cette maladie entraîne une chute des feuilles malades et nuit à la qualité des olives. Un traitement préventif est possible.
- La verticilliose se reconnaît au dessèchement soudain de rameaux ou de branches, et parfois de l'arbre entier. Elle est due à un champignon présent dans le sol, qui attaque les racines puis le système vasculaire de l’olivier. Il n’existe aucun traitement efficace ni préventif ni curatif et, dans les cas extrêmes, il peut être difficile de sauver l’arbre. La verticilliose est toutefois rare, généralement due à des blessures causées par les outils du jardinier, donc facile à prévenir.
- Le pourridié est la maladie la plus grave de l’olivier, mais elle est très rare. Causée par un champignon, elle entraîne la décomposition du bois et généralement la mort de l’olivier, car il n’existe aucun traitement efficace ni préventif ni curatif.
- Le chancre de l'olivier se reconnaît à des bourrelets, semblable à des verrues, sur les branches. Il ne cause pas de gros dégâts et il n’existe aucun traitement, ni préventif ni curatif, sauf de couper la branche ou de curer éventuellement la partie atteinte.
Les parasites de l’olivier
En ce qui concerne les parasites, l’olivier est sujet aux attaques de nombreux insectes. Ces attaques peuvent compromettre la santé des olives, mais ne mettent pas l’arbre en péril.
- La cochenille noire de l'olivier se fixe sur le dos des feuilles et forme des capsules noirâtres qui s’éliminent facilement lorsqu’on appuie dessus. La cochenille secrète un miellat qui fait souvent le lit de la fumagine. Hormis ce problème, cet insecte n'est pas dangereux pour l'olivier.
- La teigne de l'olivier est un petit papillon dont la chenille creuse des galeries dans l'épaisseur des feuilles en hiver. Si le taux de feuilles minées ne dépasse pas les 10 %, un traitement est inutile.
- La pyrale de l'olivier (ou pyrale du jasmin) est un papillon blanchâtre. Ses chenilles se nourrissent des jeunes pousses d’olivier et des fruits en formation. Les dégâts ne sont généralement pas importants.
- La mouche de l'olivier pond ses œufs dans les olives, qui deviennent rougeâtres et tombent souvent. Les fruits qui restent sur l’arbre ont un goût désagréable, qui les rend impropres à la consommation.
- Le neiroun ou scolyte de l’olivier se repère à des petits amas de sciure. C’est en effet un petit insecte xylophage, qui creuse des galeries dans les branches de l’olivier.
- Le thrips de l'olivier est un minuscule insecte noir et brillant. Ses piqûres ont pour conséquence une déformation des feuilles, des boutons floraux et des olives, qui se nécrosent. Les dégâts restent peu importants et un traitement n’est pas nécessaire.
Traitements préventifs de l’olivier
Les traitements préventifs mentionnés concernent la fumagine, l’œil de paon, les cochenilles et les mouches de l’olivier. Contre les autres maladies et parasites de l’olivier, il n’y a guère de traitements préventifs, si ce n’est de procurer de bonnes conditions de culture à vos oliviers et de favoriser la présence d’insectes auxiliaires au jardin et la biodiversité en général.
Traitement préventif à la bouillie bordelaise
La bouillie bordelaise agit en prévention de la fumagine et de l’œil de paon. Dans une certaine mesure, elle prévient aussi les attaques de cochenilles et de mouches de l’olivier.
En pratique, si vous souhaitez appliquer un traitement préventif à la bouillie bordelaise, pulvérisez une solution de 10 g par litre sur l’ensemble de la ramure :
- en automne ;
- et au printemps (mars).
Traitement préventif à l’huile insecticide (huile blanche)
L’huile blanche est une huile insecticide à base de paraffine, susceptible d’éliminer les cochenilles installées dans les anfractuosités de l’écorce et de prévenir une réinfestation.
Si vos oliviers ont subi de fortes attaques de cochenilles avec apparition ultérieure de fumagine, vous pouvez les traiter à l’huile blanche l’hiver suivant : appliquez le traitement 2 fois au cours de l’hiver, en décembre et en février.
Traitements curatifs de l’olivier en cas de maladie avérée
Traitez la fumagine avérée
- Supprimez le plus rapidement possible les rameaux malades.
- Puis tentez un traitement à base d’eau savonneuse (savon de Marseille) que vous appliquerez avec une brosse dure, en brossant vigoureusement le tronc et les grosses branches.
- Si votre olivier est de petite taille, nettoyez en outre les feuilles une à une avec un chiffon imbibé d’eau tiède faiblement savonneuse.
Traitez l’œil de paon avéré
- Supprimez simplement les rameaux malades, ou taillez l’arbre plus drastiquement en cas d’atteinte très sévère.
- Appliquez éventuellement un traitement curatif à base de cuivre.
Traitements curatifs de l’olivier en cas d’attaque parasitaire
- Cochenille noire de l'olivier : sur un arbre de petite taille, retirez les cochenilles à la main. Il existe des traitements insecticides chimiques, mais ils sont peu efficaces en raison de la carapace dure des cochenilles.
- Teigne de l'olivier : si l’arbre comporte plus de 10 % de feuilles abîmées, appliquez un traitement biologique au Bacillus thuringiensis sur les fleurs en tout début de floraison.
- Pyrale de l'olivier : si l’arbre est jeune, appliquez un traitement biologique au Bacillus thuringiensis.
- Mouche de l’olivier : les dégâts ne concernent que les olives ; si vous ne les consommez pas, il est inutile de traiter l’arbre. Pour les oléiculteurs, il existe des traitements chimiques à appliquer au mois de juillet.
- Neiroun : surveillez l’arbre et taillez simplement les rameaux abîmés.